Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/91

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ce soir, comprends-tu, vieille, il fallait que j’aie un peu d’agrément : moi, j’aime ça, que veux-tu ! Ah ! tu clabaudes, bibi ! Ah ! tu ne veux plus faire ton état ! Il y en a pourtant de la besogne en train ! M. le prince de Souzay, cette belle petite chérie de Clotilde, ce bêta d’Échalot… fais signe si tu demandes grâce.

Tout en parlant, il avait continué de fouetter la figure du Manchot qui avait gardé d’abord une immobilité stoïque, mais qui commençait à se tordre dans son sac.

Le cou du malheureux gonflait ses vertèbres comme des cordes, et le sang lui montait dans les yeux.

— Tu es un entêté ! reprit l’Amour, si je me fâche, gare à toi. On commence tranquillement, on finit par mousser, c’est dans la nature… si tu demandes grâce, fais signe !

Le fouet claquait maintenant en labourant les joues excoriées, les deux yeux n’étaient plus qu’une plaie où un regard brûlait.

L’Amour frappait de plus fort en plus fort, une sorte de volupté ivre et féroce pâlissait la grimace de ses traits. Ses paupières rouges sous son front blême