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LA CAVALIÈRE

La porte de la pièce voisine s’ouvrit aussitôt, mais la grande Hélène était si puissamment préoccupée qu’elle ne l’entendit pas. Elle continuait, se croyant seule :

— Si je ne le fais pas, un autre le fera, pas vrai ! La belle avance !

— Quoi donc que fera l’autre ? se demandait Nicaise arrêté près de la porte.

— Et d’ailleurs, ajouta-t-elle en appliquant une tape méprisante à l’endroit où bat le cœur, je n’ai rien, rien là, moi, c’est connu ! Je n’aime que moi !

— Ah ! par exemple ! pensa Nicaise. Encore des vanteries !

— Et j’en suis bien aise ! poursuivait Hélène. Le cœur ! ça ne sert qu’à enfiler des sottises comme les perles d’un chapelet ! Et quand on a sur les bras cette fainéante de Mariole, la tante Catherine, les quatre marmailles et Nicaise… Ah ! pour celui-là, soyons juste ! Il travaille plus qu’il ne coûte…