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LA CAVALIÈRE

vre Nicaise, tu ne me prendras pas sans vert. Je pense à moi ; toujours à moi ! Je ne pense qu’à moi !

— N’y a pas vantarde comme elle ! se dit Nicaise avec indignation.

Hélène continuait de la meilleure foi du monde :

— Mariole, vois-tu, ça me gêne de l’avoir avec moi. Je l’aime trop. C’est fini, je n’en veux plus ! La tante Catherine, dame, tu comprends bien, une vieille femme qui vous a presque élevée : on s’attache, on s’attache… Je préfère la voir ailleurs que chez moi. Les petits, pauvres mignons, mon frère Benoît est mort si jeune ! et j’étais sa préférée. Croirais-tu que sa femme, la chère créature, était jalouse de moi, tant il m’aimait ! Ah ! les braves cœurs tous deux !… Est-ce que je vais pleurer !

Nicaise la regardait, attendri, tandis qu’elle essuyait ses yeux à la dérobée avec un coin de son fichu.