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LA CAVALIÈRE

quitté Bar-le-Duc, Mariole avait beaucoup changé.

Dans ce court espace de temps, l’enfant s’était épanouie femme, tout en gardant à de certaines heures, comme une habitude qui ne se perd pas tout d’un coup, les grâces naïves du premier âge.

Elle s’était toujours montrée douce et pieuse, mais elle était maintenant plus sévère et plus réservée dans sa mise et pourtant ses cheveux blonds obéissaient bien mieux à sa main qui plus habilement les relevait. Ses yeux timides, malgré leur franchise, se baissaient plus souvent et autrement que jadis. Toute sa personne inspirait un respect nouveau.

Elle riait toujours autrefois. Maintenant, vous l’eussiez surprise souvent pensive, et il y avait de graves mélancolies jusque dans son sourire.

En entrant dans sa chambre inconnue qui ne lui rappelait aucun souvenir, Mariole se sentit triste jusqu’à pleurer. Un sentiment d’isolement