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LA CAVALIÈRE

mains mignonnes, prête à fléchir le genou, ma chère sœur…

— La paix ! Il n’y a pas de sœur qui tienne. Je ne suis pas contente de vous !

Elle aurait dû lire l’angoisse qui était peinte sur ce pauvre charmant visage, mais elle avait bien autre chose à songer vraiment.

— Il faut que tout cela finisse ! déclara-t-elle d’une voix courroucée. Je ne me laisserai pas prendre aujourd’hui à vos câlineries. Il y a un terme à tout ! Je suis à bout ! vous avez dépassé les bornes !

— Mon Dieu ! mon Dieu ! pensait Mariole. Elle va me chasser, j’en suis sûre !

Hélène la saisit par le bras.

— A-t-on vu ces manières ! reprit-elle avec une véritable et profonde indignation, en regardant la fillette de la tête aux pieds, ces robes, ces velours, ces rubans, tous ces colifichets ! pour une fille d’auberge ! Et pensez-vous que je puisse souffrir cela, mademoiselle !