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LA CAVALIÈRE

— Tu ne t’en iras plus jamais, n’est-ce pas, murmura-t-elle.

— M’est avis que non, demoiselle, jamais !

Il hésita et poursuivit avec sa voix dolente d’autrefois :

— Si seulement vous saviez…

Mais Hélène le repoussa comme elle l’avait attiré.

— Mariole ! reprit-elle. Où est Mariole !

— C’est donc fini déjà ? soupira le pauvre fatout.

Et comme Hélène répétait : Mariole ! Mariole ! il approcha du lit la table où étaient le pain, le vin, la viande froide et la lanterne.

— Puisque c’est fini, dit-il résolument, mangez voir un petit. Vous faut des forces. Moi, pendant cela, je vas vous narrer mon histoire.

Je ne sais comment la chose se fit, mais Hélène ne mangea point, malgré son long jeûne ; au contraire, le fatout, qui avait bien soupé, raconta son histoire la bouche pleine.