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LA CAVALIÈRE

nait nullement qu’il eût, dès le jour de son arrivée, demandé hautement quelle était l’héritière la plus belle de la ville.

Ayant eu satisfaisante réponse, il se rendit dès le lendemain chez le père de ladite héritière, un riche marchand, et lui proposa de but en blanc de prendre sa fille pour femme. Le négociant trouva la chose toute simple et même de bon goût, puisque l’épouseur avait plusieurs millions. La demoiselle ne fut point d’un autre avis, car il était très beau, ce banian, malgré son demi-siècle d’âge, et, après déjeuner, ce fut affaire conclue.

On devait les marier le dimanche suivant, et notre homme ne s’en occupait point davantage. Il avait l’air en vérité, d’épouser comme un autre va à la promenade, par habitude.

Les fenêtres du rez-de-chaussée, comme celles du premier étage, donnaient sur la Seine et avaient une magnifique vue de l’Océan. Le couple paisible et sauvage en profitait beaucoup