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LA CAVALIÈRE

brisé son existence entière. C’était le misérable qui était sa fièvre, sa toux, l’angoisse de sa poitrine haletante : tout son mal et sa vieillesse prématurée ! C’était elle, Rosette, la morte, la tuée.

Aussi quelle haine !

Il y avait, nous avons dû le dire, au milieu de la cloison qui séparait les deux chambres, une porte condamnée. La malade, enveloppée dans son drap, longue et décharnée comme un fantôme, se mit à marcher vers la porte. Il y avait plus d’une année qu’elle n’avait marché ; elle ne savait plus marcher. Elle gagna la porte, cependant, en se traînant et en s’appuyant aux meubles.

Le mortel effort qu’elle faisait râlait dans sa gorge.

Arrivé près de la porte, elle se mit à décoller doucement des bandes de papier qu’elle avait mises elle même, à une autre époque, pour boucher les fentes. Un des bruits, au moins, dénoncés par le docteur Saunier et entendus par Piètre