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LA CAVALIÈRE

voix que la servante n’avait jamais entendue.

Elle se tenait droite sur ses jambes. La servante était paralysée par la stupeur. C’était comme si elle eût vu un mort se lever au cimetière. Mais la première épouse de Piètre Gadoche voulut être obéie. Elle répéta : « habille-moi, » d’un tel ton que la servante courut aux armoires.

Une fois revêtue de ces hardes trop larges, qui flottaient autour de ses os, la malade reprit :

— Ne m’as-tu pas dit hier, en bavardant, qu’il y avait des soldats du roi au château de Gouville ?

— Oui, dame, répondit la servante ; Auvergne-cavalerie, de fiers soldats !

— Qu’on prépare la chaise, qu’on assemble les porteurs, je veux aller au château de Gouville.

— À cette heure, dame ?

— À cette heure : je le veux !