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Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 3.djvu/71

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LE CHATEAU DE MONTRATH.

sur la grève à l’endroit où il marchait naguère, le retrouva en ce lieu. Il y avait longtemps que la jeune fille avait reconnu en lui, malgré la distance, Morris Mac-Diarmid.

Mais en ce moment son attention tout entière était réclamée par lady Montrath, dont la détresse faisait pitié. Francès avait remarqué le trouble de lord George et comprenait à demi la scène muette qui se passait autour d’elle.

Cependant elle voulait douter encore. Elle voulait chercher à ces apparences une signification qui ne se rapportât point au récit de lady Montrath.

Elle interrogeait tour à tour la figure pétrifiée du lord et les traits bouleversés de la pauvre Georgiana ; puis ses yeux se reportaient vers le rivage.

Sur le rivage, la femme du sloop était au milieu de ses quatre laquais en grande livrée. Chacun d’eux, faisant office de femme de chambre, remettait en place quelque partie de sa splendide toilette, dérangée par la bourrasque.

Les traits de cette femme étaient beaux, mais alourdis et comme hébétés. Elle pouvait avoir trente ans. Sa taille était grande et hardie en ses proportions. Son costume se composait d’une