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LE BOSSU.

fait aux enfants méchants dans les écoles. Cela ne lui plut point.

— Je crois bien ! fit-on à la ronde.

— Il me le dit trop haut, poursuivit Lagardère, et je lui donnai, derrière l’Arsenal, ce qu’il avait mérité depuis longtemps… un coup droit sur dégagement… à fond !

— Ah ! petit ! s’écria Passepoil oubliant que les temps étaient changés, comme tu allonges bien ce damné coup-là !

Lagardère se mit à rire. Puis il frappa la table violemment de son gobelet d’étain.

Passepoil se crut perdu.

— Voilà la justice ! s’écria le chevau-léger, qui ne songeait déjà plus à lui ; on me devait la prime, puisque j’avais abattu une tête de loup… Eh bien, non… on m’exile !

Toute l’honorable assistance convint à l’unanimité que c’était là un abus.

Cocardasse jura capédébiou que les arts n’étaient point suffisamment protégés. Lagardère reprit :

— En fin de compte, j’obéis aux ordres de la cour. Je pars… L’univers est grand, et je fais serment de trouver quelque part à bien vivre… Mais, avant de passer la frontière, j’ai une fantaisie à satisfaire… deux fantaisies : un duel et