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LE BOSSU.

ter cette extrémité, mais elle ne m’arrêtera pas… Quel homme est ce Saldagne ?

— Un déterminé coquin.

— Peut-on se fier à lui ?

— Pourvu qu’on le paye bien…, oui.

Le maître réfléchissait.

— J’aurais voulu, dit-il, n’avoir d’autre confident que nous-mêmes… mais ni toi ni moi n’avons la tournure de Nevers…

— Vous êtes trop grand, répliqua Peyrolles, je suis trop maigre.

— Il fait noir comme dans un four, reprit le maître, et ce Saldagne est à peu près de la taille du duc… Appelle-le !

— Saldagne ! fit Peyrolles.

— Présent ! répondit encore le Parisien.

— Avance ici !

Lagardère s’avança. Il avait relevé le col de son manteau, et les bords de son feutre lui cachaient le visage.

— Veux-tu gagner cinquante pistoles outre ta part ? lui demanda le maître.

— Cinquante pistoles ! répondit le Parisien ; que faut-il faire ?

Tout en parlant, il faisait ce qu’il pouvait pour distinguer les traits de l’inconnu, mais ce dernier était aussi bien caché que lui.