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LE BOSSU.

jamais vu deux gentilshommes, qu’ils nous dévisagent ainsi ?

— Le grand est de toute beauté ! dit Navailles.

— Moi, repartit Oriol, j’aime mieux le petit.

— Il n’y a plus de niche à louer ; que viennent-ils faire ?

Heureusement qu’ils arrivaient auprès de Gonzague, qui les aperçut et tressaillit.

— Ah ! fit-il, que veulent ces braves ?

Cocardasse salua avec cette grâce noble qui accompagnait chacune de ses actions. Passepoil s’inclina plus modestement, mais en homme cependant qui a vu le monde.

Puis Cocardasse junior, d’une voix haute et claire, parcourant de l’œil cette foule pailletée qui venait de le railler, prononça ces paroles :

— Ce gentilhomme et moi, vieilles connaissances de monseigneur, nous venons lui présenter nos hommages.

— Ah !… fit encore Gonzague.

— Si monseigneur est occupé d’affaires trop importantes, reprit le Gascon, qui s’inclina de nouveau, nous reviendrons à l’heure qu’il voudra bien nous indiquer.

— C’est cela, balbutia Passepoil ; nous aurons l’honneur de revenir.