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LE BOSSU.

Vous eussiez dit qu’il poursuivait ce sujet d’entretien par simple complaisance.

Seulement, toute son adresse était en pure perte. L’espiègle sourire de dona Cruz aurait dû l’en avertir.

— Et qui prenait soin d’elle ? demanda-t-il d’un air distrait.

— Une vieille femme…

— Et qui payait la duègne ?

— Un gentilhomme.

— Français aussi ?

— Oui…, Français.

— Jeune ou vieux ?

— Jeune… et très-beau.

Elle le regardait en face. — Gonzague feignit de réprimer un second bâillement.

— Mais pourquoi me parlez-vous de ces choses qui vous ennuient, monseigneur ? s’écria dona Cruz en riant ; — vous ne connaissez pas la jeune fille… vous ne connaissez pas le gentilhomme… je ne vous aurais jamais cru si curieux que cela.

Gonzague vit bien qu’il fallait prendre la peine de jouer plus serré.

— Je ne suis pas curieux, mon enfant, répondit-il en changeant de ton ; — vous ne me connaissez pas encore… Il est certain que je ne