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LE BOSSU.

comme pour chasser cette obsédante pensée.

— C’est égal ! conclut-il, — j’aviserai à cela… je trouverai un coupable… et, le coupable puni, tout sera dit : je dormirai tranquille !

Parmi les papiers étalés devant lui et presque tous écrits en chiffres, il y en avait un qui portait :

« Savoir si madame de Gonzague croit sa fille morte ou vivante. »

Et au-dessous :

« Savoir si l’acte de naissance est en son pouvoir. »

— Pour cela, il faudrait qu’elle vînt, pensa Gonzague ; je donnerais cent mille livres pour savoir seulement si elle a l’acte de naissance… ou même si l’acte de naissance existe ; car, s’il existait je l’aurais. — Et qui sait ? reprit-il emporté par ses espoirs renaissants, — qui sait !… les mères sont un peu comme ces bâtards dont, je parlais tout à l’heure et qui voient partout leurs parent… Les mères voient partout leurs enfants… je ne crois pas le moins du monde à l’infaillibilité des mères… Qui sait ? trompée elle-même la première, elle va peut-être ouvrir les bras à ma petite gitana. — Ah ! par exemple, s’interrompit-il, — victoire ! victoire en ce cas-là !… des fêtes, des