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LE BOSSU.

Nous connaissons la réponse quotidienne et uniforme de Madeleine :

— Madame la princesse remercie M. de Gonzague ; elle ne reçoit pas ; elle est trop souffrante pour se mettre à table.

Ce matin, Madeleine avait eu beaucoup d’ouvrage. Contre l’ordinaire, de nombreux visiteurs s’étaient présentés, demandant à être introduits auprès de la princesse. C’étaient tous gens graves et considérables : M. de Lamoignon, le chancelier d’Aguesseau, le cardinal de Lorraine, — MM. les ducs de Poix et de Montmorency Luxembourg, ses cousins, le prince de Monaco avec Valentinois son fils et bien d’autres.

Ils venaient tous la voir à l’occasion de ce solennel conseil de famille qui devait avoir lieu aujourd’hui même et dont ils étaient membres.

Sans s’être donné le mot, ils désiraient s’éclairer sur la situation présente de madame la princesse et savoir si elle n’avait point quelque grief secret contre le prince son époux.

La princesse refusa de les recevoir.

Un seul fut introduit, ce fut le vieux cardinal de Lorraine qui venait de la part du régent.

Philippe d’Orléans faisait dire à sa noble cousine que le souvenir de Nevers vivait tou-