Ils s’avancèrent tous deux, l’un à droite, l’autre à gauche, pour appréhender de nouveau le factotum aux oreilles, mais celui-ci prit la fuite prudemment et rejoignit Gonzague, sans se vanter de sa mésaventure.
Gonzague lui ordonna de ne point parler à nos braves amis de la fin malheureuse de Saldagne et de Faënza. Ceci était superflu ; M. de Peyrolles n’avait désormais aucune envie de lier conversation avec Cocardasse et Passepoil.
On les vit arriver l’instant d’après, annoncés par un terrible bruit de ferraille. Ils avaient le feutre à la diable, les chausses débraillées, du vin tout le long de la chemise ; bref, une belle et bonne tenue de coupe-jarrets.
Ils entrèrent en se pavanant, le manteau retroussé par l’épée : Cocardasse toujours superbe, Passepoil toujours gauche et irréprochable de laideur.
— Salue, mon bon, dit le Gascon, et remercie monseigneur…
— Assez ! fit Gonzague en les regardant de travers.
Ils restèrent aussitôt immobiles.
Avec ces vaillants, l’homme qui paye peut tout se permettre.