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LE BOSSU.

L’Italien était un bravo de Spolète ; il s’appelait Giuseppe Faënza.

L’Allemand se nommait Staupitz ; le bas Breton, Joël de Jugan.

C’était M. de Peyrolles qui avait rassemblé toutes ces lames : il s’y connaissait.

Quand maître Cocardasse et frère Passepoil franchirent le seuil du cabaret de la Pomme-d’Adam, après avoir mis leurs pauvres montures à l’étable, ils firent tous deux un mouvement en arrière à la vue de cette respectable compagnie.

La salle basse n’était éclairée que par une seule fenêtre, et dans ce demi-jour la fumée des pipes mettait un nuage. Nos deux amis ne virent d’abord que les moustaches en croc saillant hors des maigres profils, et les rapières pendues à la muraille.

Mais six voix enrouées crièrent à la fois :

— Maître Cocardasse !

— Frère Passepoil !

Non sans accompagnement de jurons assortis : juron des États du saint-père, juron des bords du Rhin, juron de Quimper-Corentin, jurons de Murcie, de Navarre et d’Andalousie.

Cocardasse mit sa main en visière au-dessus de ses yeux.

— A pa pur ! s’écria-t-il, todos camaradas !…