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LE BOSSU.

» — Te voilà bien pâle, ma petite Aurore, reprit Henri quand il me vit levée ; mais tu es brave et tu me seconderas…

» — Oh ! oui !… m’écriai-je transportée d’aise à la pensée de le servir.

» Il m’entraîna vers la fenêtre.

» — Descendrais-tu bien dans le verger par cet escalier-là ? me demanda-t-il en me montrant les branches et le tronc de l’un des lièges.

» — Oui, répondis-je, oui, père, si tu me promets de me rejoindre bien vite.

» — Je te le promets, ma petite Aurore. Bien vite ou jamais, pauvre chérie, ajouta-t-il à voix basse en me pressant dans ses bras.

» J’étais bien ébranlée, je ne compris point, et ce fut heureux.

» Henri ouvrit le châssis au moment où les pas se faisaient entendre de nouveau dans l’escalier. Je m’accrochais aux branches du liège, tandis qu’il s’élançait vers la porte.

» — Quand tu seras en bas, me dit-il encore, tu jetteras un petit caillou dans la chambre… ce sera le signal… Ensuite, tu te glisseras le long de la haie jusqu’à la rivière.

» J’étais encore tout contre la fenêtre lorsque j’entendis le bruit de la pince qu’on introduisait sous la porte. Je restai, je voulais voir.