» Je suis folle ! Pourquoi Flor serait-elle à Paris ?…
» La route passait au-dessus d’un précipice. Au bord même du précipice, il y avait une enfant qui dormait. Je l’aperçus la première et je priai Henri, mon ami, d’arrêter la mule ; je sautai à terre et j’allai me mettre à genoux auprès de l’enfant.
» C’était une petite bohémienne de mon âge, — et jolie !…
» Je n’ai jamais rien vu de si mignon que Flor : c’était la grâce, la finesse, la douce espièglerie.
» Flor doit être maintenant une adorable jeune fille.
» Je ne sais pourquoi j’eus tout de suite envie de l’embrasser. Mon baiser l’éveilla. Elle me le rendit en souriant. Mais la vue d’Henri l’effraya.
» — Ne crains rien, lui dis-je. — C’est mon bon ami, mon père chéri qui t’aimera, puisque déjà je t’aime… Comment t’appelles-tu ?
» — Flor… Et toi ?
» — Aurore…
» Elle reprit son sourire :
» — Le vieux poëte, murmura-t-elle, — celui qui fait nos chansons… parle souvent des pleurs d’Aurore qui brillent comme des perles