Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 1-3.djvu/520

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
86
LE BOSSU.

visage dans mon rêve. Venez, mère bien-aimée, venez… »

C’étaient là les dernières paroles du manuscrit d’Aurore.

Ces pages, sa meilleure compagnie, elle les aimait. En les renfermant dans sa cassette, elle leur dit : — À demain !

La nuit était tout à fait venue. Les maisons s’éclairaient de l’autre côté de la rue Saint-Honoré.

La porte s’ouvrit bien doucement, et la figure simplette de Jean-Marie Berrichon se détacha en noir sur le lambris plus clair de la pièce voisine où il y avait une lampe.

Jean-Marie était le fils de ce page mignon que nous vîmes, aux premiers chapitres de cette histoire, apporter la lettre de Nevers au chevalier de Lagardère.

Le page était mort soldat ; sa vieille mère n’avait plus qu’un petit-fils.

— Notre demoiselle, dit Jean-Marie, grand’maman demande comme ça s’il faut mettre le couvert ici ou dans la salle ?

— Quelle heure est-il donc ? fit Aurore, éveillée en sursaut.

— L’heure du souper, notre demoiselle, répondit Berrichon.