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LE BOSSU.

— Vous ai-je priée de faire mes plaintes, Françoise ? murmura Aurore, rouge de dépit.

Maître Louis lui offrit la main pour passer dans la chambre à coucher où la table était servie.

Au bout de quelques minutes, employées à faire semblant de manger, maître Louis dit :

— Laissez-nous, mon enfant, nous n’avons plus besoin de vous.

— Faut-il apporter l’autre plat ? demanda Berrichon.

— Non, s’empressa de répondre Aurore.

— Alors, je vas vous donner le dessert ?

— Allez ! fit maître Louis qui lui montra la porte.

Berrichon sortit en riant sous cape.

— Grand’maman, dit-il à Françoise en rentrant dans la cuisine ; — m’est avis qu’ils vont s’en dire de rudes tous les deux.

La bonne femme haussa les épaules.

— Maître Louis a l’air bien fâché, reprit Jean-Marie.

— À ta vaisselle ! fit Françoise ; maître Louis en sait plus long que nous tous ; il est fort comme un taureau, malgré sa fine taille, et plus brave qu’un lion… mais sois tranquille, notre petite demoiselle Aurore en battrait quatre comme lui !