Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 1-3.djvu/547

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
113
LE BOSSU.

pas ce que je ferai… mais vous serez délivré, vous, d’un fardeau qui devient trop lourd.

— Vous n’aurez pas le temps…, murmura maître Louis ; pour me quitter, Aurore, vous n’aurez pas besoin de fuir.

— Est-ce que vous me chasseriez ! s’écria la pauvre fille qui se redressa comme si elle eût reçu un choc violent dans la poitrine.

Maître Louis se couvrit le visage de ses mains…

. . . . . . . . . . . . .

Ils étaient encore tous deux l’un auprès de l’autre : Aurore assise sur un coussin et la tête appuyée contre les genoux de maître Louis.

— Ce qu’il me faudrait, murmura-t-elle, pour être heureuse… mais bien heureuse !… hélas ! Henri, bien peu de chose… Y a-t-il donc si longtemps que j’ai perdu mon sourire… n’étais-je pas toujours contente et gaie quand je m’élançais à votre rencontre autrefois ?…

Les doigts de maître Louis lissaient les belles masses de ses cheveux où la lumière de la lampe mettait des reflets d’or bruni.

— Faites comme autrefois, poursuivait-elle ; je ne vous demande que cela… Dites-moi quand vous avez été heureux… dites-moi surtout quand vous avez eu de la peine… afin que je