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LE BOSSU.

eussent bien voulu fumer le calumet de paix, on avait réuni plusieurs tables. Ce wigwam était situé non loin du rond-point de Diane, sous les fenêtres mêmes du cabinet du régent. Il contenait nombreuse compagnie.

Autour d’une table de marbre, recouverte d’une natte, un lansquenet turbulent se faisait. L’or roulait à grosses poignées ; on criait, on riait. — Non loin de là un groupe de vieux gentilshommes causaient discrètement auprès d’une table de reversi.

À la table de lansquenet, nous eussions reconnu Chaverny, le beau petit marquis, Navailles, Gironne, Nocé, Taranne, Albret et d’autres, — M. de Peyrolles était là et gagnait.

C’était une habitude qu’il avait. On la lui connaissait. Ses mains étaient généralement surveillées. — Du reste, sous la régence, tromper au jeu n’était pas péché mortel.

On n’entendait que des chiffres qui allaient se croisant et rebondissant de l’un à l’autre : cent louis ! cinquante ! deux cents ! — quelques jurons de mauvais joueurs, et le rire involontaire des gagnants.

Toutes les figures, bien entendu, étaient découvertes autour de la table. Dans les avenues, au contraire, beaucoup de masques et beaucoup