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LE BOSSU.

ché ; le second est Philippe de Nevers, que nous attendons ; le troisième est Philippe de France, duc de Chartres… Tous trois beaux, ma foi ! tous trois jeunes et brillants. Or, tâchez de concevoir l’amitié la plus robuste, la plus héroïque, la plus impossible, vous n’aurez qu’une faible idée de la mutuelle tendresse que se portent les trois Philippe. Voilà ce qu’on dit partout à Paris. Nous laisserons de côté, s’il vous plaît, pour cause, le neveu du roi. Nous ne nous occuperons que de Nevers et de Gonzague, que de Pythias et de Damon.

— Eh ! morbleu ! s’écria ici Peyrolles, allez-vous accuser Damon de vouloir assassiner Pythias ?

— Eh donc ! fit le Gascon, le vrai Damon était à son aise ; le Damon du temps de Denys, tyran de Syracuse… et le vrai Pythias n’avait pas six cent mille écus de revenu.

— Que notre Pythias, à nous, possède, interrompit Passepoil, et dont notre Damon est l’héritier présomptif.

— Vous sentez, mon bon monsieur de Peyrolles, poursuivit Cocardasse, que cela change bien la thèse ; j’ajoute que le vrai Pythias n’avait point une aimable maîtresse comme Aurore de Caylus, et que le vrai Damon n’était