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LE BOSSU.

prévôts des pistolets à l’arçon de leurs selles.

Leur accoutrement n’était, du reste, point pareil. On reconnaissait dans ce petit escadron les uniformes délabrés de divers corps réguliers ; il y avait deux chasseurs de Brancas, un canonnier de Flandres, un miquelet d’au-delà des monts, un vieil arbalétrier qui avait dû voir la Fronde. Le surplus avait perdu son cachet, comme sont les médailles frustes.

Le tout pouvait être pris pour une belle et bonne bande de voleurs de grand chemin.

Et de fait, ces aventuriers, qui se décoraient du nom de volontaires royaux, ne valaient guère mieux que des bandits.

Quand ils eurent achevé leur besogne et chargé leurs chevaux, ils remontèrent le chemin charretier. Leur chef, qui était un des deux chasseurs de Brancas, portant les galons de brigadier, regarda tout autour de lui et dit :

— Par ici, messieurs, voici justement notre affaire.

Il montrait du doigt le cabaret de la Pomme-d’Adam.

— Bravo ! crièrent les fourrageurs.

— Mes maîtres, murmura Cocardasse junior, je vous conseille de décrocher vos épées.

En un clin d’œil, tous les ceinturons furent