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LE BOSSU.

comédie. Après l’opéra, ces demoiselles, bien qu’elles n’eussent à traverser que la cour aux Ris, arrivaient à la porte du duc d’Orléans, précédées de lanternes à manche et faisaient battre la porte à toutes volées ! Cossé, Brissac, Gonzague, la Fare et le marquis de Bonnivet, ce bâtard de Gouffier que la duchesse de Berry avait pris à son service « pour avoir un outil à couper les oreilles, » venaient frapper à l’autre porte en plein jour.

L’une de ces issues s’ouvrait sur la cour aux Ris, l’autre sur la cour des Fontaines, déjà dessinée en partie par la maison du financier Maret de Fonbonne et le pavillon Riault. La première avait pour concierge une brave vieille, ancienne chanteuse de l’Opéra, la seconde était gardée par le Bréant, ex-palefrenier de Monsieur. C’étaient de bonnes places. Le Bréant était en outre l’un des surveillants du jardin, où il avait une loge, derrière le rond-point de Diane.

C’est la voix de le Bréant que nous avons entendue, au fond du corridor noir, quand le bossu entra par la cour des Fontaines.

On l’attendait en effet. Le régent était seul. Le régent était soucieux.

Le régent avait encore sa robe de chambre, bien que la fête fût commencée depuis longtemps ;