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LE BOSSU.

Il n’acheva pas son proverbe. Un bruit de pas se faisait du côté de la pièce d’eau.

Nos deux braves se jetèrent dans un fourré, par pure habitude. Leur premier mouvement était toujours de se cacher.

Les pas approchaient. C’était une troupe d’hommes armés, en tête de laquelle marchait ce grand spadassin de Bonnivet, écuyer de madame de Berry.

À mesure que cette patrouille passait dans une allée, les lumières s’éteignaient.

Cocardasse et Passepoil entendirent bientôt ce qui se disait dans la troupe.

— Il est dans le jardin ! affirmait un sergent aux gardes ; j’ai interrogé tous les piquets et les grand’gardes des portes… son costume était facile à reconnaître. On ne l’a point vu.

— Vingt dieux ! répliqua un soldat, celui-là n’aura pas volé son affaire !… Je l’ai vu secouer M. le prince de Gonzague comme un pommier dont on veut les pommes.

— Ce bon garçon doit être un pays ! murmura Passepoil attendri par cette métaphore normande.

— Attention ! enfants ! ordonna Bonnivet, vous savez que c’est un dangereux jouteur…

Ils s’éloignèrent ; une autre patrouille chemi-