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LE BOSSU.

arrivant, un chasse-remords et une consolation. Ils se formèrent en groupe.

— Messieurs, dit Albret, voici des croquants de marchands qui ont des écus jusque dans leurs bottes… En nous associant, nous pouvons tenir le marché aujourd’hui et faire un coup de partie…

Ce ne fut qu’une voix :

— Associons-nous ! Associons-nous !

— En suis-je ? demanda une petite voix aigrelette, qui semblait sortir de la poche du grand baron de Batz.

On se retourna. Le bossu était là prêtant son dos à un marchand de faïence qui donnait le fond de son magasin pour une douzaine de chiffons, et qui était heureux.

— Au diable ! fit Navailles en reculant, je n’aime pas cette créature.

— Va plus loin, ordonna brutalement Gironne.

— Messieurs, je suis votre serviteur, repartit le bossu avec politesse ; j’ai loué une place et le jardin est à moi comme à vous.

— Quand je pense, dit Oriol, que ce démon qui nous a tant intrigués cette nuit, n’est qu’un méchant pupitre ambulant…

— Pensant… écoutant… parlant…, prononça