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Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 4-6.djvu/236

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LE BOSSU.

— Une fureur ! s’écrièrent-ils, — une folie !… Elles font trente et trente-cinq au cabaret de Venise… quarante et jusqu’à cinquante chez Foulon… Dans une heure, elles feront cent… Achetez ! achetez !

Le bossu riait dans son coin.

— On te donnera un os à ronger, petit, lui dit Nocé à l’oreille, sois sage.

— Merci, mon digne monsieur, répondit Ésope II humblement, c’est tout ce qu’il me faut.

Le bruit s’était cependant répandu en un clin d’œil que les bleues allaient faire cent avant la fin de la journée. Les acheteurs se présentaient en foule. Albret, qui avait toutes les actions de l’association dans son portefeuille, vendit en masse à cinquante, au comptant ; il se fit fort en outre pour une quantité considérable à livrer au même taux sur le coup de deux heures.

Alors, débouchèrent, par la même porte donnant sur la rue Quincampoix, Oriol et Montaubert, avec des visages de deux aunes.

— Messieurs, dit Oriol à ceux qui lui demandaient pourquoi cet air consterné, je ne crois pas qu’il faille volontiers répéter ces fatales nouvelles… cela ferait baisser les fonds…