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LE BOSSU.

Personne ne voulut de l’action du baron de Batz, et les offres recommencèrent à grands cris.

— Au pis aller, reprit Oriol, si M. Law n’était pas en fuite…

— Mais, demanda-t-on, qui détient le régent prisonnier ?

— Bon Dieu ! répondit Montaubert, vous m’en demandez plus que je n’en sais, mes bonnes gens ! moi je n’achète ni ne vends, Dieu merci !… M. le duc de Bourbon était mécontent, à ce qu’il paraît… on parle aussi du clergé pour l’affaire de la constitution… il y en a qui prétendent que le czar est mêlé à tout cela et veut se faire proclamer roi de France.

Ce fut un cri d’horreur. Le baron de Batz proposa son action pour cent écus.

À ce moment de panique universelle, Albret, Taranne, Gironne et Nocé qui avaient les fonds sociaux firent un petit achat et furent signalés aussitôt. On se les montrait au doigt comme une partie carrée d’idiots. Ils achetaient ! En un clin d’œil, la foule les entoura, les assiégea, les étouffa.

— Ne leur dites pas vos nouvelles ! fit-on à l’oreille d’Oriol et de Montaubert.

Le gros petit traitant avait grand’peine à s’empêcher de rire.