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LE BOSSU.

des gardes-françaises entraînaient un pauvre diable qu’ils avaient saisi aux cheveux.

— Fausse ! disait-on, elle est fausse !

— Et c’est une infamie !… falsifier le signe du crédit !

— Profaner le symbole de la fortune publique !

— Entraver les transactions ! ruiner le commerce !

— À l’eau ! le faussaire ! à l’eau ! le misérable !

Le gros petit traitant Oriol, Montaubert, Taranne et les autres criaient comme des aigles. Avoir besoin d’être sans péché pour jeter la première pierre, c’était bon du temps de Notre-Seigneur !

On amena le pauvre malheureux terrifié, à demi mort, devant Gonzague. Son crime était d’avoir passé au bleu une action blanche pour bénéficier de la petite prime affectée temporairement aux titres à la mode.

— Pitié ! pitié ! criait-il ; je n’avais pas compris toute l’énormité de mon crime !

— Monseigneur ! dit Peyrolles, on ne voit ici que des faussaires.

— Monseigneur, ajouta Montaubert, il faut un exemple !