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LE BOSSU.

Cocardasse et Passepoil se tournèrent l’un vers l’autre.

— À toi, mon noble ami, dit le Normand.

— Je n’en ferai rien, mon bon, répliqua le Gascon, à toi.

— Palsambleu, s’écria Gonzague, allez-vous nous tenir en suspens !

Ils commencèrent alors tous deux à la fois, d’une voix haute et avec volubilité.

— Monseigneur, pour mériter l’honorable confiance…

— La paix ! fit le prince étourdi, parlez chacun à votre tour !

Nouveau combat de politesse. Enfin Passepoil reprit :

— Comme étant le plus jeune et le moins élevé en grade, j’obéis à mon noble ami et je prends la parole… J’ai rempli ma mission avec bonheur, je commence par le dire… si j’ai été plus heureux que mon noble ami, cela ne dépend point de mon mérite…

Cocardasse souriait d’un air fier et caressait son énorme moustache.

Nous n’avons point oublié qu’il y avait défi de mensonge entre ces deux aimables coquins.

Avant de les voir lutter d’éloquence comme les Arcadiens de Virgile, nous devons dire qu’ils