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LE BOSSU.

C’était le gant que Lagardère avait arraché à Gonzague chez M. le régent.

Gonzague le serra. Il reprit la lettre des mains de Cocardasse.

Peyrolles voulut lui parler, il le repoussa.

— Eh bien ! fit-il en s’adressant aux deux braves, que dites-vous de cela ?

— Je dis, répliqua doucement Passepoil, que l’homme est sujet à faire erreur… j’ai rapporté fidèlement la vérité… d’ailleurs ce pourpoint est un témoignage irrécusable.

— Et cette lettre, la récusez-vous ?…

As pas pur ! s’écria Cocardasse, moi je dis que lou couquin de Massabiou peut certifier si je l’ai rencontré dans la rue Saint-Jacques !… qu’on le fasse venir !… Maître Jean Petit est-il chirurgien du roi, oui ou non ? J’ai vu le corps !… j’ai reconnu la blessure…

— Mais cette lettre !… fit Gonzague dont les sourcils se froncèrent.

— Il y a longtemps que ces drôles vous trompent ! murmura Peyrolles à son oreille.

Les courtisans de Gonzague s’agitaient et chuchotaient.

— Ceci passe les bornes ! disait le gros petit traitant Oriol ; cet homme est un sorcier !

— C’est le diable ! s’écria Navailles.