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LE BOSSU.

quer, en passant, que le régent était entouré d’ennemis. Le parlement le détestait et le méprisait au point de lui disputer en toute occasion la préséance ; le clergé lui était généralement hostile à cause de l’affaire de la constitution ; les vieux généraux et l’armée active ne pouvaient avoir que du dédain pour sa politique débonnaire ; enfin, dans le conseil de régence même, il éprouvait de la part de certains membres une opposition systématique.

On ne peut se dissimuler que la parade financière de Law lui fut d’un immense secours pour détourner l’animadversion publique.

Personnellement, nul, excepté les princes légitimes, ne pouvait avoir une haine bien vigoureuse pour ce prince, appartenant au genre neutre, qui n’avait pas un grain de méchanceté dans le cœur, mais dont la bonté était un peu de l’insouciance. On ne déteste bien que les gens qu’on eût pu aimer fortement. Or, Philippe d’Orléans comptait des compagnons de plaisir et point d’amis.

La banque de Law servit à acheter les princes. Le mot est dur, mais l’histoire, inflexible, ne permet point d’en choisir un autre. Une fois les princes achetés, les ducs suivirent et les légitimés restèrent dans l’isolement, n’ayant d’autre