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LE BOSSU.

Chaverny frappa à la porte du boudoir où l’on supposait que la charmante Espagnole s’était retirée.

— Si vous ne venez pas, menaça Chaverny, nous faisons le siége.

— Oui, oui !… un siége !

— Messieurs, messieurs !… disait Peyrolles.

Chaverny le saisit au collet.

— Si tu ne te tais pas, toi, hibou ! s’écria-t-il, — nous nous servons de toi comme d’un bélier pour enfoncer la porte !

Dona Cruz n’était point dans le boudoir, dont elle avait fermé la porte à clé en se retirant. Le boudoir communiquait avec le rez-de-chaussée par un escalier dérobé. — Dona Cruz était descendue au rez-de-chaussée où se trouvait sa chambre à coucher.

Sur le sofa, la pauvre Aurore était là toute tremblante et les yeux fatigués de larmes.

Il y avait quinze heures qu’Aurore était dans cette maison. Sans dona Cruz, elle fût morte de chagrin et de peur.

Dona Cruz était déjà venue la voir deux fois depuis le commencement du souper.

— Quelles nouvelles ? demanda Aurore d’une voix faible.

— M. de Gonzague vient d’être mandé au