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LE BOSSU.

— ma sœur ! ma petite Flor ! ne m’apportes-tu point de ses nouvelles ?

— Je ne sais rien… absolument rien.

La belle tête d’Aurore retomba sur sa poitrine, tandis qu’elle poursuivait en pleurant :

— Hier, ces hommes ont dit, lorsqu’ils nous attaquèrent : Il est mort… Lagardère est mort !

— Quant à cela, fit dona Cruz, moi je suis sûre qu’il n’est pas mort !

— Qui te donne cette certitude ? demanda vivement Aurore.

— Deux choses : la première, c’est qu’ils ont encore peur de lui là-haut… la seconde, c’est cette femme qu’ils ont voulu me donner pour mère…

— Son ennemie ?… Celle que j’ai vue la nuit dernière au Palais Royal ?

— Oui, son ennemie… d’après ta description, je l’ai bien reconnue… La seconde raison, disais-je, c’est que cette femme le poursuit toujours : son acharnement n’a point diminué… Quand j’ai été me plaindre aujourd’hui à M. de Gonzague du singulier traitement qu’on m’avait fait subir chez toi, je l’ai vue, cette femme, et je l’ai entendue : elle disait à un seigneur en cheveux blancs qui sortait de chez elle : Cela me regarde ; c’est mon devoir et c’est mon droit ; j’ai les yeux