Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 4-6.djvu/377

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
155
LE BOSSU.

— À Lagardère ! dit-il ; le poltron aura su que j’étais ici !… il n’aura pas osé venir !…

— Au bossu ! au bossu ! cria le chœur en riant ; vive le bossu !

— Eh ! eh ! messieurs, fit celui-ci avec simplicité, quelqu’un qui ne connaîtrait pas comme moi votre vaillance, et qui vous verrait si joyeux, croirait que vous avez eu une belle peur !… Mais que veulent ces deux braves ?

Il montrait devant la porte de la galerie, Cocardasse et Passepoil immobiles comme deux statues. Ils avaient l’air triomphant.

— Nous venons apporter nos têtes, dit le Gascon hypocritement.

— Frappez ! ajouta le Normand ; envoyez deux âmes de plus au ciel !

— Réparation d’honneur ! s’écria gaiement Gonzague ; qu’on donne un verre de vin à ces braves ; ils trinqueront avec nous !

Chaverny les regardait avec ce dégoût qu’on a en avisant le bourreau. Il s’éloigna de la table quand ils s’en approchèrent.

— Sur ma parole ! dit-il à Choisy, qui se trouvait près de lui, je crois que si Lagardère fût venu, je me serais mis avec lui !

— Chut ! fit Choisy.

Le bossu, qui avait entendu, montra du