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LE BOSSU.

Peyrolles prit aussitôt le bouquet de fleurs dont Gonzague lui-même avait révélé la destination.

Dona Cruz, saisie d’une vague crainte, dit à l’oreille d’Aurore :

— Que me parlais-tu de ces fleurs ?…

— Mademoiselle, prononçait en ce moment Peyrolles, vous êtes libre… Toutes ces dames ont un bouquet… Permettez que je vous offre…

Il fit cela gauchement — son visage, à cette heure, suait l’infamie.

Aurore, cependant, avança la main pour prendre les fleurs…

— Capédébiou ! fit Cocardasse qui s’essuya le front ; il y a là quelque diablerie.

Dona Cruz, qui regardait Peyrolles avidement, s’élança d’instinct, mais une autre main l’avait prévenue.

Peyrolles, repoussé rudement, recula jusqu’à la cloison. Le bouquet s’échappa de ses mains, et le bossu le foula aux pieds froidement.

Toutes les poitrines furent déchargées d’un fardeau.

— Qu’est-ce à dire ? s’écria Peyrolles qui mit l’épée à la main.

Gonzague regarda le bossu avec défiance.