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LE BOSSU.

celle de ce bon M. de Peyrolles, qui ne plaisantait jamais.

Navailles détacha bon gré mal gré l’épée de Peyrolles.

— Il n’est pas besoin… il n’est pas besoin… répétait Ésope II, dit Jonas.

On lui ceignit l’épée en jouant.

Cocardasse et Passepoil remarquèrent bien qu’en touchant la garde, sa main eut comme un frémissement involontaire et joyeux.

Il n’y eut que Cocardasse et Passepoil à remarquer cela.

Quand on lui eut ceint l’épée, le bossu ne protesta plus. C’était chose faite. Mais cette arme qui pendait à son flanc lui donna tout à coup un surcroît de fierté. — Il se prit à marcher en se pavanant d’une façon si burlesque, que la gaieté éclata de toutes parts. On se rua sur lui pour l’embrasser ; on le pressa ; on le tourna et retourna comme une poupée. Il avait un succès fou !

Il se laissait faire bonnement. — Arrivé devant la table, il dit :

— Là ! là !… vous me chiffonnez… Ne serrez pas ma femme de si près, je vous prie… et donnez-moi trêve, messieurs mes bons amis, afin que nous puissions régulariser le contrat.