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LE BOSSU.

Ici, Gonzague ôta son gant et montra la marque de l’épée de Lagardère.

— Outre cette blessure, continua-t-il, je porte en plus d’un endroit la trace de sa main. Il n’y a point de maître en faits d’armes qui puisse lui tenir tête. — J’avais à ma solde une véritable armée, car mon dessein était de le prendre, afin de constater par lui l’identité de ma jeune et chère pupille. Mon armée était composée des plus renommés prévôts de l’Europe : le capitaine Lorrain, Joël de Jugan, Staupitz, Pinto, el Matador, Saldagne et Faënza : ils sont tous morts…

Le régent fit un mouvement.

— Ils sont tous morts ! répéta Gonzague, — morts de sa main !

— Vous savez que lui aussi, murmura Philippe d’Orléans, — que lui aussi prétend avoir reçu mission de protéger l’enfant de Nevers et de venger notre malheureux ami.

— Je sais, puisque je l’ai dit, que c’est un imposteur audacieux et habile… mais je sais aussi devant qui je parle… j’espère que le duc d’Orléans, de sang-froid, ayant à choisir entre deux affirmations, considérera les titres de chacun.

— Ainsi ferai-je, prononça le régent ; — continuez.