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LE BOSSU.

— Que monseigneur me pardonne, reprit-il en se forçant à sourire, je ne m’oublierai plus près de lui… Je sais quelles sont les accusations portées contre moi… ou du moins je les devine… Ma lutte contre ce Lagardère m’a entraîné à des actes que la loi réprouve… je me défendrai si la loi m’attaque… En outre, la présence de mademoiselle de Nevers dans une maison consacrée au plaisir… Je ne veux pas anticiper, monseigneur… ce qui me reste à dire ne fatiguera pas longtemps l’attention de Votre Altesse Royale.

Votre Altesse Royale se souvient sans doute qu’elle accueillit avec étonnement la demande que je lui fis de l’ambassade secrète à Madrid. Jusqu’alors je m’étais tenu soigneusement éloigné des affaires publiques. Nous en avons dit assez pour que votre étonnement ait cessé. Je voulais retourner en Espagne avec un titre officiel qui mît à ma disposition la police de Madrid.

En quelques jours j’eus découvert l’asile de la chère enfant qui est désormais tout l’espoir d’une grande race. Lagardère l’avait décidément abandonnée. Qu’avait-il affaire d’elle ? Aurore de Nevers gagnait sa vie à danser sur les places publiques !

Mon dessein était de saisir à la fois les deux jeunes filles et l’aventurier. L’aventurier et sa