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LE BOSSU.

la Durand, la Guichard et toutes les commères du quartier du Palais-Royal.

Il y avait du monde dans l’oratoire de madame la princesse, beaucoup de monde, bien qu’il fût encore grand matin. — C’était d’abord une belle jeune fille qui dormait, étendue sur un lit de jour. Son visage aux contours exquis restait un peu dans l’ombre ; mais le rayon de soleil se jouait dans les masses de ses cheveux bruns, aux fauves et chatoyants reflets. Debout auprès d’elle, se tenait la première camériste de la princesse, la bonne Madeleine Giraud, qui avait les mains jointes et les larmes aux yeux.

Madeleine Giraud venait d’avouer à madame de Gonzague que l’avertissement miraculeux, trouvé dans le livre d’heures, à la page du Miserere, l’avertissement qui disait : Venez défendre votre fille, et qui rappelait, après vingt ans, la devise des rendez-vous heureux et des jeunes amours, la devise de Nevers : J’y suis, avait été placé là par Madeleine elle-même, de complicité avec le bossu. La princesse l’avait embrassée.

Madeleine était heureuse comme si son propre enfant eût été retrouvé.

La princesse s’asseyait à l’autre bout de la chambre. Deux femmes et un jeune garçon l’entouraient.

Auprès d’elle, étaient les feuilles éparses