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LE BOSSU.

que celui-là est un saint, madame,… c’est que votre fille était aussi bien gardée près de lui qu’elle l’eût été près de sa mère… C’était un respect, c’était une bonté… une tendresse si douce et si pure…

— Vous faites bien de défendre celui qui ne mérite pas d’être accusé, bonne femme, prononça froidement la princesse ; mais donnez-moi des détails… Ma fille vivait dans la retraite ?

— Seule, toujours seule… trop seule, car elle en était triste… et pourtant, si on m’avait cru… mais M. le chevalier était le maître…

— Que voulez-vous dire ? demanda Aurore de Caylus.

Dame Françoise jeta un regard de côté vers dona Cruz qui était toujours immobile.

— Écoutez donc, fit la bonne femme ; une fille qui chantait et qui dansait sur la plaza-santa, — ce n’était pas une belle et bonne société pour l’héritière d’un duc.

La princesse se tourna vers dona Cruz et vit une larme briller aux longs cils de sa paupière.

— Vous n’aviez pas d’autre reproche à faire à votre maître ? dit-elle.

— Des reproches ! se récria dame Françoise ; ceci n’est pas un reproche… d’ailleurs la fillette ne