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LE BOSSU.

Aurore se jeta au cou de sa mère, et perdant soudain sa froideur, couvrit de baisers son front et ses joues.

— C’est pour lui ! dit madame de Gonzague en souriant tristement.

— C’est pour toi ! dit Aurore en portant la main de sa mère à ses lèvres ; pour toi, que je retrouve enfin, mère chérie !… pour toi que j’aime, pour toi qu’il aimera… Et qu’as-tu fait ?

— Le régent, répondit la princesse, a la lettre qui met en lumière l’innocence de M. de Lagardère.

— Merci ! oh ! merci !… dit Aurore ; mais, pourquoi ne le voyons-nous point ?

La princesse fit signe à Flor d’approcher.

— Je te pardonne, petite, fit-elle en la baisant au front ; le carrosse est attelé… C’est toi qui vas aller chercher la réponse à la question de ma fille… Pars et reviens bien vite : nous t’attendons.

Dona Cruz s’éloigna en courant.

— Eh bien, chérie, dit la princesse à Aurore en la conduisant vers le sofa ; ai-je assez mortifié cet orgueil de grande dame que tu réprouvais sans le connaître… suis-je assez obéissante devant les hauts commandements de mademoiselle de Nevers ?