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LE BOSSU.

Segré méritait la réputation qu’il avait de faire bien les choses. C’était un gourmet d’excellent ton, un magistrat à la mode et un parfait gentilhomme.

Les assesseurs, depuis le sieur Bertelot de la Baumelle jusqu’au jeune Husson Bordesson, auditeur en la grand’chambre, qui n’avait que voix consultative, étaient de bons vivants, bien nourris, de bel appétit et plus à l’aide à table qu’à l’audience.

Il faut leur rendre cette justice que la seconde séance de la chambre ardente fut beaucoup moins longue que le déjeuner.

Des trois témoins que l’on devait entendre, deux avaient du reste fait défaut ; les nommés Cocardasse et Passepoil, prisonniers fugitifs. — Un seul, M. de Peyrolles avait déposé.

Les charges produites par lui étaient si précises et si accablantes, que la procédure avait dû être singulièrement simplifiée.

Tout était provisoire en ce moment au Châtelet. Les juges n’avaient point leurs aises comme au palais du parlement. M. le marquis de Segré n’avait pour vestiaire qu’un petit cabinet noir attenant au grand greffe et séparé seulement par une cloison du réduit où MM. les conseillers faisaient leur toilette en commun.