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LE BOSSU.

de Nevers a épousé le prince de Gonzague, il me semble !…

— Je suis la princesse de Gonzague, répondit-on avec une sorte de répugnance.

Le président fit trois ou quatre saluts de cour, et se précipitant vers l’antichambre :

— Des fauteuils, coquins ! s’écria-t-il ; je vois bien qu’il faudra que je vous chasse tous un jour ou l’autre !

Son accent terrible mit en branle les huissiers, les garçons de chambre, les massiers, les commis greffiers, les expéditionnaires et généralement tous les rats de palais qui moisissaient dans les cellules voisines.

On apporta en tumulte une douzaine de fauteuils.

— Point n’est besoin, monsieur le président, dit la princesse qui resta debout ; nous venons, ma fille et moi…

— Ah !… peste !… interrompit M. de Segré en s’inclinant ; un bouton de lis !… Je ne savais pas que M. le prince de Gonzague…

— Mademoiselle de Nevers ! prononça gravement la princesse.

Le président fit des yeux en coulisse et salua.

— Nous venons, poursuivit la princesse, apporter à la justice des renseignements…