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LE BOSSU.

soit le cantique d’action de grâces d’un martyr… Vous pouvez me réhabiliter aux yeux de tous… le voulez-vous ?…

— Si je le veux !… vous me le demandez !… que faut-il faire ?

Lagardère baissa la voix davantage. Malgré cette assurance formelle, sa voix tremblait pendant qu’il poursuivait :

— Le perron de l’église est tout près… Si mademoiselle de Nevers, en costume de mariée, était là, sur le seuil… s’il y avait un prêtre, revêtu de ses habits sacerdotaux… si vous étiez là, vous aussi, madame… et que mon escorte gagnée me donnât quelques minutes pour m’agenouiller au pied de l’autel…

La princesse recula. Ses jambes chancelaient.

— Je vous effraye, madame…, commença Lagardère.

— Achevez ! achevez ! prononça-t-elle d’une voix saccadée.

— Si le prêtre, continua Lagardère, avec le consentement de madame la princesse de Gonzague, bénissait l’union du chevalier Henri de Lagardère et de mademoiselle de Nevers…

— Sur mon salut ! interrompit Aurore de Caylus qui sembla grandir ; cela sera !

L’œil de Lagardère eut un éclatant rayonne-