Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 4-6.djvu/645

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
199
LE BOSSU.

— Peut-être, répondit Gonzague.

— Monseigneur, prononça résolûment Navailles, je ne parle que pour moi…

— Ne parlez pas même pour vous, cousin, interrompit Gonzague ; vous avez posé le pied sur un point glissant… Je n’aurais même pas besoin de vous pousser pour que vous fissiez la culbute, je vous préviens de cela ; il suffit que je cesse de vous tenir par la main… Si vous tenez cependant à parler, Navailles, attendez que je vous aie montré clairement notre situation à tous.

— J’attendrai que monseigneur se soit expliqué, murmura le jeune gentilhomme ; — mais je le préviens, moi aussi, que nous avons réfléchi depuis hier.

Gonzague le regarda un instant d’un air de compassion, puis il sembla se recueillir.

— Je n’ai pas besoin de vous au tribunal, dit-il pour la seconde fois ; — j’ai besoin de vous ailleurs… les habits de cour et les rapières de parade ne valent rien pour ce qui nous reste à faire… On a prononcé une condamnation à mort… mais vous savez le proverbe espagnol : Entre la coupe et les lèvres… entre la hache et le cou… Là-bas, le bourreau attend un homme…

— M. de Lagardère ?… interrompit Nocé.