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LE BOSSU.

fini… des torches… l’heure attendue depuis vingt ans va sonner… Entends-moi, Nevers, et regarde ton vengeur !

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

En sortant de l’hôtel, Gonzague avait trouvé devant lui cette barrière infranchissable : la foule. Il n’y avait que Lagardère pour percer, droit devant soi, comme un sanglier, au travers de ce fourré humain.

Lagardère passa. Gonzague fit un détour.

Voilà pourquoi Lagardère, parti le dernier, arriva le premier.

Gonzague entra dans le cimetière par la brèche. La nuit était si noire, qu’il eut peine à trouver son chemin jusqu’à la chapelle funèbre, Comme il atteignait l’endroit où ses compagnons devaient l’attendre en embuscade, les croisées resplendissantes de l’hôtel attirèrent malgré lui son regard. Il vit la grand’salle toujours illuminée, mais vide. Pas une âme sur l’estrade dont les fauteuils dorés brillaient.

Gonzague se dit :

— Ils me poursuivent… mais ils n’auront pas le temps.

Quand ses yeux, aveuglés par l’éclat des lumières, revinrent vers cette sorte de taillis qui l’entourait, il crut voir de tous côtés ses com-